Les autorités politiques envisagent la suppression de l'ENA, l'école nationale d'administration, établissement qui forme les élites dirigeantes depuis 70 ans. S'il faut reconnaître que les résultats économiques et politiques des énarques sont très médiocres depuis une trentaine d'années (chômage, stagnation économique, montée du fascisme, écroulement de l'industrie, guerres néo-coloniales...) il faut aussi se rappeler que la situation est sensiblement la même dans le reste du monde développé. Les meilleurs résultats économiques mondiaux proviennent de la Chine, pays dirigé par des ingénieurs communistes et de l'Allemagne, république fédérale dirigée par une docteure en physique depuis plus de 10 ans.

Plutôt que de supprimer l'ENA, il faudrait changer son système de recrutement : il faut plus d'ingénieurs et de scientifiques au sein de l'école, il faut des épreuves scientifiques au concours, il faut que la moitié au moins des candidats retenus soient issus d'une école d'ingénieur. En recrutant des gens sensibles aux nouvelles technologies, à la science et à la technique en général, on pourra éventuellement s'attendre à un renouveau de l'industrie en France, et à la mise en place de grands projets scientifiques (stockage de l'énergie renouvelable, traitement des déchets nucléaires, voitures hybrides ou électriques...).

Il n'est plus possible que des dirigeants politiques sans culture scientifique continuent de diriger la France. Plutôt que de jeter l'ENA à la poubelle, changeons l'orientation de ses formations dans une direction plus technologique.

Faut-il supprimer l'ENA ?

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